jeudi 8 octobre 2009

Le redécoupage Marleix dans la Creuse

Ici, le redécoupage n'en est pas un... puisque les deux circonscriptions existantes sont fusionnées. C'est l'une des particularités du redécoupage Marleix, qui rompt avec l'habitude, sous la Ve République, de garder deux députés dans les départements les moins peuplés.
Circonscription unique
Sur la carte des cantons, le rouge et l'orange dominent, et le bleu ciel surnage, dans le centre et le sud du département. Des cantons pour certains autrefois radicaux, et passé mécaniquement à droite en 1971, à la création du MRG et au refus de leur conseiller de signer le Programme commun. Ailleurs, c'est le PS qui domine largement. La disparition d'un siège devrait favoriser la gauche dans ce département ayant voté à 53,26 % pour Ségolène Royal au second tour de la présidentielle de 2007 et faisant figure aujourd'hui de pôle de résistance face à la désertification rurale. Si, aujourd'hui, l'actuelle 2e circonscription est à droite depuis 1993, celle-ci est davantage rurale que la 1ere, à gauche depuis 1997. Et donc démographiquement défavorisée dans les urnes. Le score de la droite en 2012 dépendra en grande partie du choix du candidat UMP. Le meilleur candidat reste Jean Auclair, député sortant de la 2e, bien implanté et élu au delà de son camp, mais pas à l'abri d'une certaine usure. Il devrait retrouver sur son chemin le député socialiste de la 1ere, Michel Vergnier, maire de Guéret depuis 1998.
A quoi faut-il s'attendre...
La suppression d'un siège va sans doute obliger les Etats-Majors des grands partis à investir leurs deux sortants, des valeurs sûres un peu au détriment du renouvellement des cadres.
Emmanuel SAINT-BONNET

Le redécoupage Marleix en Corrèze

Les ciseaux d'Alain Marleix ont découpé deux circonscriptions, l'une urbain et péri-urbaine autour du bassin de Brive-la-Gaillarde, l'autre regroupant Tulle et le plateau de Millevaches, éliminant au passage un siège, évolution démographique oblige
1ere circonscription (Tulle)
Elle reprend en très grande partie les cantons des anciennes 1ere et 3e circonscriptions. Seuls Beaulieu, Juillac, Lubersac, Mercoeur et Saint-Privat rejoignent la nouvelle 2e. Ce sont des cantons penchant à droite, sauf Juillac. Pour le reste, il semble que cette nouvelle découpe sonne le glas de la Haute-Chiraquie, par son absorption dans la Hollandie. S'appuyant sur un bassin urbain et péri-urbain très ancrés à gauche (deux cantons de Tulle sur quatre, Seilhac, en rouge sur la carte), le PS devrait avoir peu de mal à conquérir Millevaches qui, sur cette carte, est cerné par deux bandes de cantons penchant à gauche (en orange), sur ses marges nord et sud. La droite pourrait davantage résister dans le bassin d'Ussel, dont le canton Est n'est jamais passé à gauche depuis 1958, et surtout dans l'autre tache bleue qu'est le canton de Corrèze, détenu par une certaine... Bernadette Chirac. Cependant, la démographie et la dynamique locale reste en faveur du président socialiste du conseil général François Hollande. A droite, la choix du challenger sera lourd de sens. Il pourrait se porter sur Michel Paillassou, conseiller général UMP d'Egletons et principal rempart de la droite dans l'ancienne 3e.
2e circonscription (Brive-la-Gaillarde)
En élargissant cette circonscription au nord et au sud, Alain Marleix la ruralise et ouvre un peu le scrutin de 2012. L'adjonction de cinq nouveaux cantons, dont quatre de droite, pourrait ne pas faire l'affaire de Philippe Nauche, député socialiste depuis 2007. Sa victoire aux municipales de 2008 à Brive-la-Gaillarde ne lui sera pas inutile en 2012 pour conserver son siège. Avec trois cantons penchant à gauche sur cinq, l'agglomération peut peser de tout son poids. Philippe Nauche pourrait retrouver sur son chemin l'ancien député (2002-2007) Frédéric Soulier, à moins que l'UMP n'investisse Jean-Pierre Decaie, challenger de François Hollande mais implanté à Lubersac, canton passé dans cette nouvelle circonscription.
A quoi faut-il s'attendre...
Volontairement ou non, Alain Marleix vient de signer l'acte de décès de la Chiraquie. Il est fort probable que le PS s'adjuge en 2012 les deux nouvelles circonscriptions. Les chances les plus sérieuses de l'UMP ne se trouvent plus sur le plateau de Millevaches, mais dans le bassin de Brive.
Emmanuel SAINT-BONNET

dimanche 4 octobre 2009

Le redécoupage Marleix en Charente

Evolution démographique oblige, la Charente perd un siège dans ce redécoupage. Alors, que dans l'ancien tracé, Angoulême était divisée entre deux circonscriptions et votait avec les campagnes, Alain Marleix a choisi de découper trois sièges concentrés autour de la préfecture et des deux sous-préfectures, Cognac et Confolens.
1ere circonscription (Angoulême)
C'est la plus urbanisée des trois. Elle reprend le tracé des anciens cantons d'Angoulême I et II, redécoupés dans les années 1980 au fil des évolutions démographiques. Presque tous ces nouveaux cantons penchent plus ou moins forts à gauche, comme le montre la carte (en orange et en rouge). Seul Angoulême-Ouest penche légèrement à droite, et Angoulême-Nord, créé en 1985, reste indécis. Cependant, ces deux cantons votent socialiste, respectivement depuis 1998 et 2004. La victoire socialiste en 2012 fait ici très peu de doute. La seule question sera celle du candidat, puisqu'un député sortant devra forcément s'effacer ou, au pire, repartir en suppléant. La logique voudrait que le PS désigne Martine Pinville, députée de l'ancienne 4e élue en 2007. L'UMP, de son côté, ne peut plus guère s'appuyer que sur le maire divers droite de Soyaux François Nebout, seul élu d'importance, à droite, bien implanté dans cette nouvelle circonscription.
2e circonscription (Cognac)
Son périmètre reprend celui dans l'ancienne 2e, augmentée de l'ancienne 1ere, moins le canton de Montbron et la partie de l'agglomération d'Angoulême. Sur la carte, c'est sans doute la plus gagnable par la droite. Elle abrite le seul canton du département n'ayant jamais voté à gauche depuis 1958, Blanzac-Porcheresse (en bleu sur la carte). Encore à l'heure actuelle, seuls quatre cantons sur les treize que compte cette nouvelle circonscription sont à gauche. Cependant, ici, la géopolitique semble peser assez peu. Le redécoupage fusionne en grande partie deux circonscriptions détenues par le PS, dont l'une, la 1ere, depuis 1997. De plus, la ville-centre, Cognac, a basculé à gauche lors des municipales de 2008. Marie-Line Reynaud, députée socialiste depuis 2007 dans la 2e, part donc avec un certain avantage. A droite, les cantonales de 2004 et les municipales de 2008 ont laissé Jacques Bobé et Jérôme Mouhot au tapis. Ayant pris acte de ses difficultés à Cognac, l'UMP pourrait être tentée d'investir un élu des campagnes, à savoir François Lucas, leader de la Coordination rurale.
3e circonscription (Confolens)
C'est le siège subissant le moins de modifications. A deux cantons près, il reprend les contours de l'ancienne 3e. Mis à part le Confolentais, de tradition modéré, ce secteur, proche du Limousin, abrite encore quelques débris du communisme rural. Deux de ses cantons, Chabanais et La Rochefoucauld, sont détenus sans interruption par la gauche depuis 1958. A l'heure actuelle, mis à part les deux de Confolens, tous les cantons votent à gauche. La réélection du mitterrandiste historique Jérôme Lambert ne devrait poser que peu de problèmes. Il devrait retrouver sur sa route l'UMP, tendance radicale valoisienne, Caroline Fombaron.
A quoi faut-il s'attendre...
La victoire attendue de la gauche en 2012 cachera une défaite... En supprimant un siège, Alain Marleix réduira forcément son influence dans cette région Poitou-Charentes chère à Ségolène Royal.
Emmanuel SAINT-BONNET