dimanche 21 mars 2010

Vers un troisième tour compliqué en Corse

La liste d'union de la gauche, conduite par le président (PRG) du conseil général de Haute-Corse Paul Giaccobbi, est arrivée en tête en Corse, lors de ce second tour des élections régionales. Selon des estimations France Bleu Frequenza Mora - France 3 Corse - Media Terra, elle obtiendrait 36,7 % des suffrages exprimés contre 27,5 pour celle du président (UMP) sortant Camille de Rocca Serre, 25,9 pour les régionalistes de Gilles Siméoni et 9,9 pour les nationalistes de Jean-Guy Talamoni.
La Corse n'étant pas une région, mais une collectivité territoriale, il faut 40 % des exprimés à la liste arrivée en tête au second tour pour obtenir la majorité absolue des sièges.
L'assemblée territoriale risque donc fort de se retrouver sans majorité. Et comme au "bon vieux temps" d'avant 2004, se déroulera un troisième tour dans les jours qui viennent.
Pour le moment, il est difficile de savoir quels lapins sortiront du chapeau pour les présidences de l'assemblée et du conseil exécutif. Le fait que deux présidences sont à distribuer pourrait d'ailleurs faciliter les tractations.
L'arithmétique voudrait que MM Giaccobbi et Simeoni s'allient. Cependant, ce dernier est le principal opposant, à la mairie de Bastia, d'Emile Zuccarelli, autre baron du radicalisme en Haute-Corse.
L'ancienne majorité semble trop affaiblie pour peser, et la liste Corsica Libera de Jean-Guy Talamoni, vitrine des mouvements indépendantistes, pourrait servir de repoussoir.
Cependant, la vie politique corse est rarement avare de surprises...
Emmanuel SAINT-BONNET

Pas une voix n'a manqué à René Souchon en Auvergne

Avec presque 60 % des suffrages exprimés, selon l'AFP, René Souchon, président PS sortant du conseil régional d'Auvergne, sera dans le peloton de tête des mieux réélus de ce deuxième tour des élections régionales.
L'ancien fief giscardien semble donc être tombé définitivement dans l'escarcelle de la gauche. Si la victoire de cette dernière en 2004, avec 5,3 points d'écart, pouvait paraître comme la conséquence du combat de trop, pour l'ancien président de la République, cette fois-ci l'électorat auvergnat manifeste une réélle adhésion. Tout au moins chez les électeurs qui se sont exprimés (51 % contre 67,91 % en 2004).
Cette victoire est aussi celle du député communiste André Chassaigne, qui a décroché le record du Front de gauche, avec 14,24 % des exprimés au premier tour. Un résultat s'expliquant par le charisme du parlementaire ainsi que par les problématiques de l'emploi et de la raréfaction des services publics en zone rurale, et qui a indéniablement créé une dynamique. La fusion avec la liste de René Souchon a permis à ce dernier de rassembler toute la gauche.
En revanche, pour la tête de liste UMP Alain Marleix, élu du Cantal et surtout artisan du redécoupage électoral, la défaite s'avère cuisante.
L'examen des résultats devra s'effectuer dans le détail, pour savoir si ce basculement est conjoncturel ou structurel. En effet, alors que la gauche tient bon dans ses bastions du Puy-de-Dôme et de l'Allier, la droite pourrait se voir fragilisée dans l'avenir dans ses bases de la Haute-Loire et surtout du Cantal, au rythme des changements sociologiques le long du tracé de l'autoroute A 75.
Emmanuel SAINT-BONNET

Le PS l'emporte de justesse en Champagne-Ardenne

La gauche restera aux commandes de la région Champagne-Ardenne, à l'issue de ce second tour des élections régionales.
Selon les résultats partiels du ministère de l'Intérieur, le président (divers gauche) sortant Jean-Paul Bachy l'emporterait en triangulaire, avec 42,9 % des suffrages exprimés, face à l'UMP Jean-Luc Warsmann (39,5 %) et le FN Bruno Subtil (17,6 %).
Un résultat serré dans cette région malgré tout ancrée à droite, mais un peu moins qu'en 2004, lorsque M. Bachy avait obtenu 41,89 % contre 39,82 % pour le président UMP sortant Jean-Claude Etienne et 18,28 pour Bruno Subtil.
Cette victoire, peut-être la plus étriquée pour le PS de la soirée, est donc cependant, en pourcentages, plus large qu'au deuxième tour de 2004.
En partant avec les communistes au premier tour, Jean-Paul Bachy a indéniablement créé une dynamique qui lui a permis de résister à la remontée de Jean-Luc Warsmann, qui a apparemment dépassé le total des voix de droite du premier tour.
Emmanuel SAINT-BONNET

Jean-Jack Queyranne à la majorité absolue en Rhône-Alpes

Selon les estimations de La Tribune de Genève, confirmées par celles de France 2, le président (PS) de la région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne aurait dépassé les 50 % des électeurs exprimés, lors de ce second tour des élections régionales.
La gauche PS-écologistes-Front de gauche progresse donc de près de quatre points depuis les précédentes régionales, en 2004 (46,50 %). La droite, de son côté, en perd à peu près autant, le FN restant stable autour des 15 %.
Ici aussi il s'agit d'un enracinement de la gauche dans cette région relativement peu sensible à ses thèses. Les résultats détaillés seront à examiner de près, mais il est fort probable que la considérable progression des écologistes depuis 2004, en pourcentage, au premier tour (de 10,09 à 17,83 %) ait joué un rôle décisif dans cette avance très nette.
Emmanuel SAINT-BONNET

Ségolène Royal dépasserait les 60 % en Poitou-Charentes

Ségolène Royal, présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, aurait obtenu 61,1 % lors de ce second tour des élections régionales, face à Dominique Bussereau (UMP). Une information divulguée par le site www.tdg.ch du quotidien suisse La Tribune de Genève. Le déroulé de cette soirée devrait révéler si la candidate PS à la dernière présidentielle est la sortante la mieux réélue de ce scrutin. C'est en tout cas pour elle un succès personnel et une progression en pourcentage. Au second tour de 2004 Mme Royal avait attiré 55,10 % des exprimés dans une triangulaire avec l'UMP et le FN. Emmanuel SAINT-BONNET

Le PS garderait la Bretagne

Selon le site Internet du quotidien suisse La Tribune de Genève, www.tdg.ch, la liste du président (PS) du conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian, aurait remportée la triangulaire l'opposant à Bernadette Malgorn (UMP) et Guy Hascoët (Europe Ecologie) avec 49,9 % des suffrages exprimés.
Ce résultat confirmerait donc l'enracinement des socialistes dans l'Ouest, notamment en Bretagne, gagnée par le PS en 2004 après près de trois décennies d'un lent glissement à gauche débuté avec la prise du conseil général des Côtes-du-Nord par Charles Josselin en 1976.
Emmanuel SAINT-BONNET

L'UMP aurait remporté La Réunion

L'UMP serait au moins assuré de présider le conseil régional de La Réunion, à l'issue de ce second tour des élections régionales.
Selon le site Internet du quotidien suisse La Tribune de Genève, www.tdg.ch, le candidat UMP Didier Robert, maire du Tampon, aurait remporté 45 % des suffrages, battant ainsi président (Parti communiste réunionais) Paul Vergès, gêné par le maintien de la liste PS. Une victoire qu'il aurait déjà revendiquée sur Antenne Réunion.
Cette dernière, si elle devait être confirmée, empêcherait donc le PS d'accéder au grand chelem qu'il visait, malgré la situation politique un peu particulière du Languedoc-Roussillon.
A cet égard, ces régionales ne constitueront pas une exception à cette règle qui, depuis la première désignation des conseillers régionaux au suffrage universel, en 1986, n'a jamais vu ni la droite ni la gauche diriger toutes les régions.
Emmanuel SAINT-BONNET

lundi 15 mars 2010

L'UMP n'est plus à l'Ouest

L'adhésion ou non à la politique du président Nicolas Sarkozy a largement sous-tendus les votes, lors de ce premier tour des élections régionales, dimanche.
Force est de constater que le fameux socle électoral, dont se réclame le chef de l'Etat à chaque consultation intermédiaire, est sorti pour le moins ébréché de ce scrutin.
Dimanche, l'UMP a obtenu 5 066 826 voix. C'est un peu mieux que les 4 799 908 des Européennes de 2009, mais on est bien loin des 11 448 663 attirés par le candidat Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2007.
Abstention ou fuite vers le Front national? Sur le papier, ce n'est pas évident. Avec 2 223 760 bulletins, le parti de Jean-Marie Le Pen est loin des 3 834 530 obtenus par son chef en 2007.
Mais au plan géopolitique, le transfert apparaît plus clairement. En témoigne la carte des régions où le FN pourra se maintenir au second tour. Pas une seule du flanc est n'y échappe.
C'est cette même partie de la France qui avait permis à Jean-Marie Le Pen de se hisser au second tour de la présidentielle en 2002, et c'est une partie de ce capital électoral qu'avait siphonné Nicolas Sarkozy en 2007.
Cet électorat, notamment dans les bassins industriels en déclin, reste très instable. En témoigne la correction observée dans certaines circonscriptions populaires du flanc est (4e du Doubs, 2e de la Loire, 7e de la Meurthe-et-Moselle...) lors du second tour des législatives de 2007, après la bourde d'entre-deux-tours de Jean-Louis Borloo sur la TVA sociale.
Dimanche, l'UMP a vu filer encore un peu plus de cet électorat, reparti voter pour le FN, lorsqu'il ne s'est pas abstenu.
En difficulté avec le FN dans l'Est de la France, l'UMP n'est pas au mieux de sa forme dans l'Ouest. Si les bons résultats du PS ne sont pas une surprise dans les vieilles terres radicales-socialistes que sont l'Aquitaine, Midi-Pyrénées et dans une moindre mesure Poitou-Charentes, s'ils ne le sont plus en Bretagne, région qui a viré de bord au cours de la précédente décennie, ils étaient en revanche moins attendus en Pays-de-la-Loire (34,36 % en tête) et en Basse-Normandie (32,55 %, en tête mais cette fois en liste commune avec le Front de gauche), deux régions considérées comme gagnables par la majorité.
Surtout, l'avance socialiste y est bien plus nette qu'en 2004. Lors de ce précédent scrutin, la gauche avait créé la surprise en Pays-de-Loire en gagnant le second tour avec bien moins de réserves que la droite. En Basse-Normandie, arrivée seconde au premier tour, elle avait pu s'imposer dans une triangulaire avec le FN.
Si l'essai du PS devait être transformé dans l'Ouest au second tour, cela ne changera rien pour la majorité présidentielle sur le papier, mais sa géographie électorale en sortira un peu plus affaiblie.
Nicolas Sarkozy devra alors trouver d'autres ressorts pour s'imposer, s'il se représente en 2012, après des cantonales et des sénatoriales, en 2011, qui s'annoncent d'ores et déjà difficiles pour sa majorité, avec en toile de fond une réforme des collectivités locales qui risque fort de se heurter à une violente contestation.
Emmanuel SAINT-BONNET

dimanche 14 mars 2010

Le Massif Central rougit à nouveau

On pensait le communisme rural moribond dans le Massif Central, replié sur quelques débris géopolitiques hérités de la Résistance. Il semble, au vu des résultats officiels de ce premier tour des élections régionales en Auvergne et dans le Limousin, que le Front de gauche lui apporte un certain regain.
En Auvergne, le populaire député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne, tête de liste Front de gauche, atteint la troisième place avec 14,24 %. Un score réellement inédit dans cette région plutôt conservatrice, où le communisme ne s'est jamais vraiment imposé, à l'exception du département de l'Allier.
Ce succès est davantage celui d'un homme que d'une sensibilité. L'élection d'André Chassaigne, lors des législatives de 1997, a constitué une surprise, dans un contexte de reflux communiste. depuis, il a le temps de travailler son implantation, et de se faire le porte-parole des laissés-pour-compte de la crise et des habitants des zones rurales en mal de services publics.
Ce haut niveau empêche d'ailleurs le président socialiste sortant René Souchon, qui est coiffé sur le poteau par le candidat UMP Alain Marleix.
La situation est un peu différente dans le Limousin. Dans cette région aussi le Front de gauche arrive troisième avec cette fois 13,13 %. Ici aussi la question des services publics a joué à fond, notamment dans la Creuse, département symbole de cette problématique. Le PCF conserve de beaux restes en Corrèze. En revanche, ce sont ses anciens dissidents de la tendance Marcel Rigout, fondateurs de l'ADS (Alternative démocratique et socialiste), qui gardent un maillage territorial important en Haute-Vienne. Pour finir, l'union au premier tour avec le NPA a clairement créé une dynamique, qui a elle aussi gêné le président PS sortant Jean-Paul Denanot, qui doit se contenter d'un "petit" 38,06 %, alors qu'il aurait pu espérer obtenir le meilleur score de ces élections.
Emmanuel SAINT-BONNET

Frêche écrase presque tout sur son passage

35,2 % selon les estimations TNS-Sofres/Logica, rapportées par www.lemonde.fr. Le président (divers gauche, ex-PS) de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, a littéralement écrasé ses adversaires au terme de ce second tour.
Celui qui voulut être roi de Septimanie distance largement la tête de liste UMP Raymond Couderc, qui obtient 20 %. Avec 13 %, la liste FN de France Jamet se hisse à la troisième place dans une région que l'extrême-droite a cogéré entre 1986 et 1992, puis 1998 et 2004.
Mais l'échec le plus cuisant est subi par la gauche officielle. La maire PS de Montpellier Hélène Mandroux, qui s'était dressée face à Georges Frêche, avec le soutien de la rue de Solférino, pointe à une humiliante sixième place. Elle est devancée par Europe-Ecologie, qui frôle la barre des 10 %, et par le Front de gauche qui obtient 8 %.
Les observateurs fixeront sans doute, jusqu'à l'obtention des résultats définitifs, la courbe d'Europe-Ecologie. Si elle passe les 10 %, une fusion sera possible avec les deux listes suivantes, qui éviterait un ralliement, sous une forme ou une autre, à Georges Frêche.
Ce qui, fondamentalement, ne changera pas grand chose à la donne.
Emmanuel SAINT-BONNET

Le Pen remis en selle en Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Citées par www.lemonde.fr, les estimations de TNS-Sofres indiquent une course au coude à coude en tête en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur entre le président socialiste sortant Michel Vauzelle et la tête de liste UMP Thierry Mariani, avec 26 % chacun.
Un résultat honorable pour la gauche dans une région qui glisse globalement à droite depuis deux décennies. Considéré par certains observateurs comme un second couteau, Thierry Mariani ne parvient pas à s'imposer.
Légèrement en retrait par rapport à 2004, Jean-Marie Le Pen remet le FN en selle dans une région où il a souvent brillé, avec 20 %. De quoi relancer les spéculations sur sa succession à la tête de son mouvement.
Avec 11 %, la liste Europe-Ecologie de Laurence Vichniesky s'affiche bien en retrait par rapport aux Européennes de 2009. Vécue comme certain comme un parachutage, sa candidature aura eu de la peine à convaincre durant cette campagne.
Un premier tour qui éloigne presque tout espoir de reconquête pour la droite.
Emmanuel SAINT-BONNET

Peu de surprises en Rhône-Alpes

Selon l'estimation TNS-Sofres rapportée par www.lemonde.fr la candidate UMP François Grossetête serait légèrement en tête de ce premier tour des régionales en région Rhône-Alpes, avec 27,5 %. Le président PS sortant Jean-Jack Queyranne la suit de près avec 25 %.
Un résultat assez peu surprenant, Rhône-Alpes penchant légèrement à droite. Cependant, ces courbes pourraient très bien s'inverser dans la soirée, lorsque seront connus les résultats des zones urbaines.
La troisième place décrochée par la tête de liste Europe-Ecologie, avec 17 %, est en retrait par rapport aux élections européennes de juin 2009, mais dans un contexte de moindre abstention, ce qui confirme l'attachement de la région à l'écologie politique.
Les 14 % de Bruno Gollnisch (FN), eux, confirment le reflux de la vague sarkozyste sur le flanc est du pays au profit en partie de l'extrême-droite.
Emmanuel SAINT-BONNET

La guerre des collectivités locales vient de débuter

En appelant à la poursuite de la réforme des collectivités locales, dimanche soir dans sa première allocution après le premier tour des élections régionales, le Premier ministre François Fillon vient de déclencher une guerre qui pourrait déboucher sur une véritable jacquerie des élus locaux.
Le message gouvernemental est clair: les régions, et surtout "leurs dirigeants", sont fragilisés par la forte abstention constatée ce soir-là. Il faut donc réformer, reventiler les compétences, fusionner sans le dire départements et régions en remplaçant conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux aux contours mal définis. Et surtout, arme fatale et ultime, changer le mode de scrutin.
Notons au passage que le résultat de ce premier tour pourrait refroidir les partisans les plus zélés, dans les rangs de l'UMP, d'un scrutin majoritaire à un tour. Désormais, la droite de gouvernement n'a plus seulement un soucis de réserve au second tour, mais maintenant un véritable problème de leadership.
En persistant dans cette réforme qui cabrera de nombreux élus ruraux déjà inquiets face à la raréfaction des services publics, le gouvernement s'engage dans un affrontement dont la violence risque de s'amplifier d'ici à la présidentielle de 2012.
Il reste deux élections intermédiaires avant cette date.
Lors des cantonales de 2011, l'UMP risque de perdre de nouveaux départements au profit d'une gauche qui n'aura jamais bénéficié d'un maillage territorial aussi fort. Le parti de la majorité pourrait aussi faire face à une fronde de certains présidents de conseil général de droite, exaspérés par les retards des dotations d'Etat dans un contexte de désengagement sur de nombreux dossiers.
Cette fronde, si elle se déclenche, déboucherait alors sur une multiplication des listes dissidentes de droite lors des sénatoriales qui suivront en septembre. Et pourrait précipiter le basculement à gauche du Sénat, que prédisent d'ores et déjà certains analystes.
Nicolas Sarkozy, qui vient de voir son socle électoral se fissurer, aborderait alors sa réélection en position de faiblesse, dans un pays divisé.
Emmanuel SAINT-BONNET

Le socle sarkozyste bien fissuré

Les premières estimations officielles TNS-Sofres de ce premier tour des élections régionales, citées par Le Monde (www.lemonde.fr), indiquent une domination assez nette du jeu politique par le PS, avec 30 %. Suivent l'UMP avec 26,5 %, Europe Ecologie et le FN qui se disputent la troisième place autour de 12 %, et le Front de gauche à 6 %. Avec 4 %, le MODEM obtient un score décevant.
Premier constat, la personnalisation de cette campagne, avec des têtes de liste et surtout des présidents sortants très identifiés, semble avoir favorisé le PS, en provoquant une prime au sortant accentuée par les difficultés de la droite de gouvernement.
On le subodorait lors des dernières Européennes, c'est maintenant confirmé. Avec 26,5 % dans un contexte d'abstention concernant plus de la moitié du corps électoral, le socle sarkozyste sort bien fissuré de ce premier tour. On est loin des 31,11 % obtenus par Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle, avec une participation de 84,60 %.
Le score assez important du Front national est l'une des causes de ce désamour. Le mouvement de Jean-Marie Le Pen semble avoir récupéré une partie de ses électeurs siphonnés par Nicolas Sarkozy en 2007. L'examen des résultats dans les régions du flanc est devrait être à cet égard assez intéressant.
Avec un résultat équivalant, Europe-Ecologie arrive en deça de son score des Européennes de 2009, mais les résultats finaux, en voix, devraient être à peu près équivalants, l'abstention s'avérant moins importante. Ce qui est la preuve d'un réél enracinement dans le paysage politique.
Emmanuel SAINT-BONNET

L'abstention à 52 % selon TNS-Sofres et OpinionWay

L'abstention atteindrait les 52 % pour ce premier tour des élections régionales, selon TNS-Sofres et OpinWay, cités à 18 heures par le site Internet du journal suisse La Tribune de Genève (http://www.tdg.ch/). Un niveau record qui peut en partie s'expliquer par le fait que, pour la première fois, ce scrutin était organisé seul, et non couplé à d'autres (législatives en 1986, cantonales en 1992, 1998 et 2004) qui lui ont servi de levier les fois précédentes. Cela confirmerait aussi que l'enjeu de pouvoir de ces régionales reste assez flou pour les électeurs, malgré leur personnalisation plus forte qu'en 2004. Reste à savoir si ce faible enjeu sera corrélé à la dispersion des votes constatée souvent en parallèle. Emmanuel SAINT-BONNET

UMP et PS au coude à coude selon Le Soir

Le résultat de ce premier tour des élections régionales s'annonce serré, et la soirée électorale pourrait être riche en rebondissements, si l'on en croit le site Internet du journal belge Le Soir (lesoir.be).
Selon ses sondages sortie des urnes, annoncés à 18h14, la majorité serait à 29 %, talonné par un PS à 28 %. Suivraient des écologistes en pleine forme (14 %), un FN franchissant la barre des 10 %, un Front de gauche tirant son épingle du jeu à 7 % et un MODEM sombrant à 4 %.
Ce coude à coude en tête, en fin d'après-midi, pourrait tourner à l'avantage du PS, les bureaux de vote des grandes villes fermant à 20 heures. Or, l'électorat urbain s'avère plutôt favorable à la gauche depuis les dernières consultations.
Si cette tendance se confirme dans la nuit, le second tour s'annonce délicat, avec des Verts sans doute exigeants et un FN en embuscade dans au moins une dizaine de régions.
Quant à l'abstention, elle atteignait les 60,79 % à 17 heures, selon le ministère de l'Intérieur, soit dix points de plus qu'en 2004 (50,34 %).
Emmanuel SAINT-BONNET

samedi 6 mars 2010

Le redécoupage Marleix dans l'Indre

Le petit département de l'Indre perd une circonscription, ce qui a pour effet de mêler davantage villes et campagnes.
1ere circonscription (Châteauroux)
L'urbaine et péri-urbaine 1ere circonscription se voit amputée du canton d'Ardentes, et est rattachée à l'ancienne 3e, à laquelle Alain Marleix a retiré Ecueillé, Levroux et Valençay. Une opération qui semble défavoriser la gauche, qui domine ces deux sièges. En 2007, dans la 1ere, le socialiste Michel Sapin ne l'avait emporté que de 374 voix. Le départ de Valençay, canton davantage ancré à gauche que l'agglomération de Châteauroux, pourrait rééquilibrer les zones rurales à droite. Deux des trois cantons retirés à l'ancienne 3e, Ecueillé et Valençay penchent légèrement à gauche depuis 1958, même s'ils sont à droite depuis 1985. Le PS devra en outre choisir son candidat entre Michel Sapin, sortant de l'ancienne 1ere, et son voisin Jean-Paul Chanteguet, tous deux se trouvant tout de même dans le paysage politique local respectivement depuis 1981 et 1988. A moins que les socialistes ne jouent la carte du renouvellement. A droite, l'UMP pourrait présenter Marianne Legendre.
2e circonscription (Issoudun)
Plus grande que sa voisine, cette circonscription s'avère davantage rurale, avec pour centre la ville d'Issoudun. Depuis 1993, et le déclin électoral d'André Laignel, cette dernière ne pèse plus guère électoralement dans ce secteur. Le redécoupage, en apportant ici davantage de cantons ruraux et de la zone péri-urbaine de Châteauroux, devrait accentuer ce phénomène. De quoi renforcer le député UMP sortant Nicolas Forissier. Face à lui, le PS devra enfin tourner la page de l'ère Laignel.
A quoi faut-il s'attendre...
En fusionnant deux circonscriptions de gauche, Alain Marleix applique ici la technique du marigot, dans lequel cohabiterait deux crocodiles sortants. Il y a donc fort à parier que la droite remporte ces deux nouveaux sièges.