lundi 29 juin 2009

Score historique pour le FN à Hénin-Beaumont

Depuis dimanche soir, Marine Le Pen se trouve plus que jamais en mesure de ravir la mairie d’Hénin-Beaumont à la gauche.
Avec 39,34 % des bulletins exprimés, la liste que conduit le conseiller municipal (FN) de cette ville du bassin minier du Pas-de-Calais, Steeve Briois, et sur laquelle elle figure en deuxième place, obtient un score historique.
Historique certes pour cette commune frappée par des « affaires » telles qu’elles ont conduit le maire sortant, exclu du PS, Gérard Dalongeville, en détention provisoire. D’où cette partielle.
Mais historique également pour l’extrême-droite. En 1995, année des fastes élections municipales pour elle, seule la liste de Bruno Mégret à Vitrolles avait fait mieux avec 43,05 % au premier tour. Le N°2 du FN, à l’époque, avait été battu d’un cheveu (353 voix) au second tour, en triangulaire. Il avait pris sa revanche par épouse interposée lors de la partielle de 1997. Catherine Mégret l’avait cette fois emporté en duel face à la gauche.
En 1995, dans les trois villes remportées au second tour en triangulaire par le FN, l’extrême-droite plafonnait au premier à moins de 33 %.
C’est dire si Marine Le Pen a raison de qualifier ce résultat de « ballottage favorable » (http://actualite.aol.fr/municipale-dhenin-beaumont-le-fn-en/article/2009062815030257220236).
Face à elle, le candidat de l’Alliance républicaine Daniel Duquenne, troisième homme en 2008, arrive deuxième, avec 20,19 % des suffrages exprimés. Soutenue du bout des lèvres par la fédération socialiste du Pas-de-Calais, la liste d’union gauche-MODEM, conduite par Pierre Ferrari, n’obtient que 17,01 %.
Daniel Duquenne a donc réussi, de peu, son pari d’apparaître comme un recours pour un électorat de gauche mortifié par la situation politique. Il semble aussi qu’il ait attiré une partie des électeurs UMP, dont la liste n’atteint pas les 10 %, une autre partie ayant semble-t-il jugé le vote FN comme « utile »…
D’ores et déjà, Daniel Duquenne et Pierre Ferrari appellent à une large union pour battre le FN. Si on lui additionne les suffrages obtenus par les Verts (8,52 %), la gauche non extrême atteint péniblement les 46 %.
Loin, très loin d’une majorité absolue en cas de duel au second tour. D’autant plus que de nombreux électeurs de droite, frustrés de ne pas être représentés au conseil municipal depuis 2001, après trois éliminations consécutives au premier tour, pourraient céder à la tentation de renvoyer la gauche dans l’opposition, plutôt que succomber aux sirènes d’un très hypothétique, dimanche soir, front républicain.
La chance la plus sérieuse pour la gauche de renverser la vapeur serait la mobilisation des abstentionnistes (39,85 %, soit huit points de plus que le premier tour de 2008) au second tour. Car le scénario d’une triangulaire aboutirait, sauf changement spectaculaire de situation, à la victoire de Steeve Briois.
Emmanuel SAINT-BONNET

1 commentaire:

gauchedecombat a dit…

A Hénin-Beaumont, la victoire en chantant... mein Kampf ?

http://gauchedecombat.wordpress.com/2009/06/29/la-victoire-en-chantant-mein-kampf/