vendredi 5 décembre 2008

La succession de Christian Estrosi se joue à Saint-Martin-Vésubie

La succession de Christian Estrosi, président (UMP) du conseil général des Alpes-Maritimes se jouera dimanche dans le canton de Saint-Martin-Vésubie.
Touché par le cumul des mandats, depuis son élection comme maire de Nice en mars dernier et comme député de la 5e circonscription en mai, l'ancien ministre, membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, pousse Eric Ciotti à sa succession.
Ce dernier est député UMP de la 1ere circonscription, qui recouvre une partie du centre-ville de Nice, depuis 2007. Gaston Franco, conseiller UMP sortant du canton, a démissionné de son mandat pour permettre sa candidature. M. Estrosi espère ensuite faire élire M. Ciotti à la tête du département, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes, l'UMP détenant à elle seule 36 des 52 sièges.
Ce n'est pas le premier "renvoi d'ascenseur" entre Christian Estrosi et Gaston Franco. Lors des législatives de 1993, le premier, parti à la conquête de l'électorat niçois, avait laissé sa circonscription au second, avant de la récupérer en 1997, face à la progression menaçante de l'ancien FN Jacques Peyrat, élu maire de Nice en 1995.
Eric Ciotti devrait ainsi bénéficier de la bonne implantation de Gaston Franco, qui l'a adoubé dans son fief de la vallée de la Vésubie.
De son côté, le socialiste Patrick Allemand dénonce sur son blog (http://patrickallemand.canalblog.com/archives/2008/11/15/11393989.html) "la poursuite implacable de la volonté d'un clan de s'accaparer tous les pouvoirs dans le département" et se gausse d'un candidat "sur la défensive, déjà battu dans le 1er canton et terrorisé par l'idée d'un second échec dans sa circonscription".
Eric Ciotti avait été battu dans le canton de Nice I par le socialiste Marc Concas en mars dernier.
Face à lui, le PS n'alignera pas de candidat à Saint-Martin-Vésubie. Il laissera monter au front le radical de gauche Paul Chomicki, ancien conseiller général, et le communiste Ghislain Gianno. L'extrême-droite sera également présente, avec le candidat FN Isidore Focachon, et Pierre-Antoine Plaquevent, des Identitaires, groupe assez présent à Nice.
Le canton de Saint-Martin-Vésubie vote à droite depuis 1985. Paul Chomicki, alors sous l'étiquette PS, l'avait arraché de justesse (trois voix d'avance au second tour) aux médecinistes en 1979. Entré en dissidence lors des cantonales de 1985, gêné par le candidat officiel du PS, il avait été distancé au premier tour, et avait décidé de ne pas se présenter au second, laissant Gaston Franco, alors candidat divers droite, gagner seul l'élection.
Un succès électoral pas démenti par la suite. Lors du dernier renouvellement, en 2004, il a été réélu au premier tour avec un peu plus de 60 % des suffrages.
Le "plan Estrosi" devrait donc se dérouler sans accroc. Reste à savoir si Paul Chomicki, encore connu localement, parviendra à infliger un ballottage à Eric Ciotti. S'il atteint un bon score, le deuxième tour pourrait s'avérer plus serré que prévu, dans un contexte attendu de forte abstention, phénomène courant lors des partielles.
Emmanuel SAINT-BONNET
Photo: L'ombre de l'homme fort des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, promet de planer sur la campagne électorale (photo Emmanuel Saint-Bonnet)
POUR EN SAVOIR PLUS
Tout sur la géopolitique des Alpes-Maritimes: http://www.atlaspol.com/PRALCTAZ/alpes-maritimes.htm
Tout sur les élections cantonales: http://christof.rmc.fr/r6665/Elections-a-venir/

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