lundi 17 août 2009

Le redécoupage Marleix dans l'Aube

Durant tout l'été, les Artisans-Politologues publient une série de posts sur le redécoupage électoral, département par département
Inchangé depuis 1958, le découpage électoral de l'Aube sera légèrement retouché, suivant les prescriptions de la commission consultative, qui a pointé un déséquilibre démographique entre les 1ere et 3e circonscriptions. Une remarque qui avait déjà été émise en 1986!
1ere circonscription (Troyes-Est)
Cette circonscription gagne un canton, celui de Méry-sur-Seine. Ce transfert ne devrait pas remettre en question les équilibres géopolitiques locaux. Détenu depuis 1982 par le président divers droite (Mouvement libéral et modéré) du conseil général Philippe Adnot, il rejoint ainsi une zone solidement ancrée à droite depuis 1978. Dans cette circonscription, seuls deux cantons penchent plutôt à gauche: Troyes I, représenté par le PS depuis 2001, et Brienne-le-Château, qui zappe régulièrement de droite à gauche avec un léger avantage pour cette dernière. Député depuis 2007, son actuel conseiller général UMP, Nicolas Dhuicq, devrait retrouver son siège sans problème.
2e circonscription (Troyes-Sud)
Cette circonscription reste inchangée.
3e circonscription (Troyes-Ouest)
Le départ du canton de Méry-sur-Seine augmente très légèrement les chances de la gauche de reprendre ce siège perdu en 1993. Cette circonscription perd un pilier de droite avec son conseiller général Philippe Adnot qui, s'il siège au Sénat, jouit d'une grande influence sur la partie rurale de la circonscription. Au strict plan géopolitique, la droite, même si elle se trouve légèrement amoindrie, reste dominante. Elle contrôle sans interruption depuis le début de la Ve République les cantons de Marcilly-le-Hayer et Romilly-sur-Seine I. Ceux de Nogent-sur-Seine, Sainte-Savine, Troyes III et Villenauxe-la-Grande, penchent globalement vers elle. La gauche peut s'appuyer sur le canton II de Romilly, représenté par le PCF depuis sa création. Elle domine globalement celui de Troyes IV. Créé en 1985, celui de La Chapelle-Saint-Luc a d'abord été détenu par l'UDF, avant de passer au PCF en 1998. Il reste donc encore à la gauche du terrain à conquérir avant de pouvoir prétendre à ce siège. D'autant plus que Romilly-sur-Seine, la plus grande ville sur laquelle elle s'appuyait, a basculé à droite en 2008. Et que le sortant, qui n'est autre que le maire UMP de Troyes François Baroin, chiraquien sarko-compatible, n'aura que 47 ans en 2012, quand bien même il voudrait prétendre à un cinquième mandat.
A quoi faut-il s'attendre...
Le redécoupage reste très léger et ne devrait très probablement pas remettre en cause la domination de la droite sur l'Aube. Seule une vague rose d'ampleur, couplée à une hypothétique dégradation de l'image de François Baroin, pourrait faire basculer la 3e circonscription.
Emmanuel SAINT-BONNET

samedi 15 août 2009

Le redécoupage Marleix dans les Hautes-Alpes

Durant tout l'été, les Artisans-Politologues publient une série de posts sur le projet de redécoupage électoral, département par département
Le redécoupage des Hautes-Alpes suit les recommandations de la commission consultative, qui avait pointé un déséquilibre démographique entre les deux circonscriptions.
1ere circonscription (Gap)
Elle n'est modifiée qu'à la marge, avec le départ du canton de Chorges vers la 2e. Un redécoupage qui devrait affaiblir la gauche. Pas tant du poids démographique de Chorges, classé comme canton penchant à gauche depuis 1958 (en orange sur la carte), que de son rôle de point de chute pour Karine Berger, candidate socialiste qui est parvenue à inquiéter la sortante UMP Henriette Martinez en 2007. Le PS devra se trouver un autre prétendant, tandis que la droite devrait se diviser, le conseiller général UMP de Tallard Jean-Michel Arnaud, candidat MODEM en 2007, n'ayant jamais caché ses ambitions.
2e circonscription (Briançon)
Si Karine Berger se présente dans ce secteur, elle trouvera sur sa route, à gauche, le député radical sortant Joël Giraud. A droite, après le retrait en 2009 d'Alain Bayrou de la mairie de Briançon, la maire Nouveau Centre d'Embrun Chantal Eyméoud semble bien placée pour emporter l'investiture. L'apport du canton de Chorges rééquilibre un peu plus à gauche cette circonscription penchant plutôt à droite, même si elle a échappé à cette dernière en 2002.
A quoi faut-il s'attendre...
Le redécoupage restant quoi qu'il en soit marginal, les deux circonscriptions ne devrait pas voir leur évolution politique bouleversée en 2012. Au contraire, les tendances actuelles semblent légèrement renforcées. A cet égard, la carte ci-dessus ne signifie pas grand chose, puisqu'il s'agit davantage de personnalités politiques que de géopolitique.
Emmanuel SAINT-BONNET

lundi 10 août 2009

Le redécoupage Marleix dans l'Aude

Durant tout l'été, les artisans-politologues publient une série de posts sur le projet de redécoupage électoral, département par département
L'Aude garde ses trois sièges, mais le rééquilibrage démographique fait glisser les limites de ses circonscriptions vers l'Est. Un redécoupage validé par la commission consultative, à l'exception du très symbolique canton de Ginestas.
1ere circonscription (Carcassonne-Ouest)
On pourrait aussi appeler cette circonscription Carcassonne-Corbières. Elle reprend tous les cantons de la préfecture, sauf le II Sud, ceux du Nord de l'ancienne 1ere, sauf Mas-Cabardès, ainsi que Durban, Lézignan et Ginestas, précédemment dans la 2e. Ce nouveau découpage ne devrait pas pénaliser une gauche largement dominante, même s'il ne garde que la partie la plus conservatrice de Carcassonne, avec le canton III, le seul encore détenu par l'UMP. Cependant, il reste classé relativement à gauche depuis 1958 (en orange sur la carte). Et sur les neuf cantons de cette nouvelle circonscription, six n'ont jamais élu de conseiller de droite depuis 1958 (en rouge sur la carte). La commission consultative recommande cependant de transférer l'un d'eux, Ginestas, dans la 2e. Mais, même dans cette hypothèse, la réélection du socialiste Jean-Claude Perez semble acquise.
2e circonscription (Narbonne)
La démographie a concentré cette nouvelle circonscription autour de Narbonne, l'agglomération la plus importante du département. C'est la seule où le jeu semble un peu plus ouvert. L'équilibre demeure cependant précaire. Sur les cinq cantons, deux sont classés relativement à droite depuis 1958, Narbonne-Est et Sud (en bleu ciel sur la carte), un relativement à gauche, Sigean, qui vote à droite depuis 2001, et deux ont toujours voté à gauche, Coursan et Narbonne-Ouest. La dynamique demeure cependant en faveur du député PS Jacques Bascou, qui a enlevé la mairie de Narbonne à la droite en 2008. Cette dernière manque pour l'instant d'un candidat assez solide. En bon connaisseur de la carte électorale, Alain Marleix a du toutefois parier sur une "varisation" du littoral audois, payante électoralement pour la droite, à plus long terme. A noter que si Ginestas rejoint cette circonscription, comme le préconise la commission consultative, cela pèsera davantage en faveur de la gauche, qui trouverait alors le renfort, entre les deux tours, de la "vedette" locale Gérard Schivardi.
3e circonscription (Carcassonne-Ouest, Castelnaudary, Limoux)
Représentant déjà l'arrière-pays et les Pyrénées audoises, ainsi que les petites villes Castelnaudary et Limoux, cette circonscription gagne du terrain, jusque dans la partie Ouest de l'agglomération de Carcassonne. Comme dans la plupart des départements du Sud-Ouest, la gauche tient solidement les campagnes audoises. Dans ce secteur, seul le petit canton de Belpech, à la limite du Lauragais, vote à droite depuis 1961. Douze des vingt autres cantons n'ont jamais élu de conseiller de droite depuis 1958. La route semble donc dégagée pour le sortant socialiste Jean-Paul Dupré.
A quoi faut-il s'attendre...
Pas de surprise en perspective, la gauche devrait garder la haute main sur l'Aude. La droite ne conserve qu'une petite chance dans la 2e qui semble, au vu de son évolution sociologique, disposée à basculer à plus long terme.
Emmanuel SAINT-BONNET

Le redécoupage Marleix dans les Alpes-Maritimes

Durant tout l'été, les Artisans-Politologues publient une série de posts sur le projet de redécoupage électoral, département par département
Si les Alpes-Maritimes ne gagnent ni ne perdent aucune circonscription lors de ce redécoupage, les neuf existantes sont fortement remodelées, à quelques exceptions près. Il s'agit, ici, de rééquilibrer la démographie, en supprimant un siège dans l'agglomération niçoise, au profit de la région de Grasse. Une opération délicate et insatisfaisante à en croire la commission consultative.
1ere circonscription (Nice-Sud)
Dans le fief d'Eric Ciotti, président (UMP) du conseil général, aux cantons de Nice I, II, III et XII viennent s'ajouter les IV et VIII. Une opération qui, électoralement, ne pourra que renforcer le sortant, dans cette circonscription abritant les seuls cantons tendant plutôt à gauche de la préfecture, les III et XII (en orange sur la carte). Et ce avec l'arrivée des cantons IV et VIII, qui ont toujours voté à droite depuis 1958. Pour sa part, la commission préconise le transfert de Nice VIII vers la nouvelle 5e, ce qui ne devrait de toutes façons pas modifier les équilibres existants.
2e circonscription (Grasse-Nord)
Les commentateurs ne se priveront sans doute pas de relever les coups de ciseaux d'Alain Marleix. La nouvelle 2e se trouve à cheval sur les anciennes 5e, 6e et 9e. Comprenant beaucoup de cantons ruraux attachés à la droite, elle recouvre aussi bien le nord de l'agglomération de Grasse que Carros, le seul canton du département n'ayant jamais voté à droite depuis 1958 (en rouge sur la carte). Une configuration qui enlève toute perspective de victoire à la gauche, qui avait pu enlever la 9e circonscription en 1997. La compétition pourrait tourner à l'avantage du maire UMP de Grasse, l'ex-villiériste Jean-Pierre Leleux.
3e circonscription (Nice-Centre)
Aux cantons de Nice IV, V, VI, VII de l'ancienne 2e circonscription viennent s'ajouter les XI et XIII. Politiquement, c'est un peu le marais niçois, avec des cantons tendant plutôt à droite mais ayant chacun élu au moins une fois un conseiller de gauche depuis 1958. Un secteur qui devrait être disputé entre le sortant de la 3e, l'UMP modéré Rudy Salles, et la sortante de la 2e, l'UMP Muriel Marland. Elue depuis 2002, elle peut faire valoir sa jeunesse, face à un collègue implanté depuis 1988 mais au positionnement peut-être plus adapté à l'électorat mouvant de cette circonscription recouvrant deux cantons, le V et le VII, représentés par le PS respectivement depuis 1998 et 2004.
4e circonscription (Menton)
Très orientée à droite, avec comme député le maire UMP de Menton Jean-Claude Guibal, elle n'est modifiée qu'à la marge avec l'adjonction du canton de gauche de Contes, qui ne devrait cependant aucunement modifier les rapports de forces existants.
5e circonscription (Nice-Nord)
Alain Marleix a taillé ici un nouveau fief au très sarkozyste ministre de l'Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, élu de la 5e depuis 1988, mise à part une escapade dans la 2e entre 1993 et 1997. Un bastion renforcé pour l'ancien président du conseil général, connu pour son dynamisme mais ayant la fâcheuse réputation de se chercher un nouveau point de chute en cas de situation indécise. Le redécoupage écarte le seul canton vraiment "dangereux", Contes, et recentre la circonscription sur le nord de Nice et la vallée de la Vésubie, conscienscieusement bétonnée (au plan électoral) par l'ancien député RPR Gaston Franco, entré depuis au cabinet de Christian Estrosi. A moins que le maire ne préfère se présenter dans la nouvelle 1ere et laisser ce nouveau siège à Eric Ciotti, élu en 2009 conseiller général de Saint-Martin-Vésubie après sa défaite en 2008 face au PS à Nice I. A noter que la commission consultative préconise ici l'ajout du canton conservateur Nice VIII, et le départ du XIV, ce qui placerait cette circonscription encore plus à droite sur l'échiquier.
6e circonscription (Cagnes-sur-Mer)
Amputée de son arrière-pays, la 6e circonscription s'urbanise et se droitise. Dorénavant, elle ne comprendra plus que les trois cantons de Cagnes-sur-Mer, qui ne sont jamais passés à gauche depuis 1958 (en bleu sur la carte). En 2012, l'horizon semble dégagé pour l'anticonformiste député UMP Lionnel Luca. La commission consultative recommande l'adjonction du canton de Nice XIV, au PS depuis 1998, et détenu précédemment par le FN.
7e circonscription (Antibes)
Cette circonscription reste inchangée.
8e circonscription (Cannes)
Cette circonscription reste inchangée.
9e circonscription (Grasse-Sud)
La seule nouvelle circonscription où le jeu politique pourrait s'ouvrir. L'ancienne 9e s'urbanise en perdant les cantons de Saint-Vallier et Saint-Aubin, et se concentre sur les seuls cantons de Grasse-Sud, Mougins et Le Cannet. Si ce dernier est solidement ancré à droite, les deux autres s'avèrent bien plus tangents. Créé en 1985, Grasse-Sud vote pour les Verts depuis 1998. Existant depuis 1982, celui de Mougins, davantage conservateur, a cependant élu un écologiste sans étiquette en 2008. L'empreinte d'André Aschieri, maire écologiste de Mouans-Sartoux, député de 1997 à 2002, est ici bien présente. En 2012, il pourrait être tenté de reprendre son duel de 2002 face à la maire libérale du Cannet Michèle Tabarot. Elle l'avait emporté d'une très courte tête (50,52 %). En 2007, elle avait été réélue dès le premier tour dans la foulée de la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Ce qui tend à prouver que cette circonscription est peut-être la plus sensible du département aux rapports de forces nationaux.
A quoi faut-il s'attendre...
A moins d'un tsunami rose en 2012, les Alpes-Maritimes resteront dans tous les cas majoritairement à droite. Il faudra cependant surveiller de près la 9e, où la gauche pourrait gagner à la loyale. Elle pourrait également tirer son épingle du jeu en cas de primaire à droite dans la 3e.
Emmanuel SAINT-BONNET